Communiqué du Mouvement Européen-France suite au Congress de Versailles
Après le choc des attentats du vendredi 13 que la France vient de subir, le Président de la République vient d’annoncer deux directions de mesures nouvelles, et de travaux diplomatiques.
Le ME-F approuve le renfort des moyens de protection policière, de renseignements, et de déploiement militaire à l’intérieur de notre pays. Cette direction est bonne, rien n’indique que le chiffre des efforts en effectif sera suffisant. Mais on ne peut qu’approuver cette cascade de décisions en pointant cependant que la France ne peut pas s’exonérer durablement d’un contrôle judiciaire des actions de police, puisque nous sommes dans un Etat de droit qui ne veut pas d’un Patriot Act.
Jusqu’ici bloqué au niveau européen, le PNR* doit être voté d’urgence, et il est temps de s’incliner devant la nécessité de cette réalité. Mais l’essentiel porte sur deux secteurs :
- le moment est venu d’organiser en Europe un Etat-major et une politique de sécurité intérieure pour les pays membres. Une esquisse existe dans les propositions Barnier de l’époque.
- la sécurité de la France s’organise aussi dans une politique communautaire, et la sécurité de l’Union dépend d’une façon gigogne de l’amélioration des moyens de sécurité de chacun de ses membres.
L’urgence la plus criante pour aller combattre Daesh sur ses territoires extérieurs est de mettre sur pied dès maintenant l’organisation d’une politique de défense européenne. Et c’est à la France, nation qui dispose de moyens militaires encore efficaces, d’inviter à Paris tous les Européens qui veulent contribuer à la défense de leur démocratie. Dans le même temps, la France ou l’Europe, ou les deux, doivent prendre l’initiative urgente d’une coalition internationale sous l’égide de l’ONU. C’est pourquoi nous approuvons la demande d’une convocation d’urgence du Conseil de sécurité.
Reste une ambiguïté à trancher. S’il est vrai que nous avons besoin de l’alliance de la Russie pour exterminer l’Etat Islamique, alors il faut choisir nos priorités : on ne peut pas combattre Daesh et Assad en même temps, chaque chose en son temps.
Les massacres perpétrés par les terroristes ont créé un deuil qui n’est pas que français : cette guerre contre les barbares doit désormais d’abord mobiliser les forces d’Europe. Les Espagnols en 2004, les Britanniques en 2005, les Danois, les Belges, et hors de nos frontières les Libanais et les Turcs, le savent bien.
Jean-Marie Cavada
Président du Mouvement Européen-France
Député européen
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