ECOPOP – PETITS TOURS DE PASSE-PASSE ET CONTRE-VÉRITÉS
Disons-le clairement: les principaux arguments des défenseurs de l’initiative Ecopop sont faux. On peut le constater en jetant un bref regard dans les statistiques.Les initiant-e-s livrent des chiffres arbitrairesLes partisans d’Ecopop disent que la croissance de la population est responsable à 80% de l’expansion urbaine. C’est faux. Dans de nombreuses régions, l’occupation du sol augmente, malgré une diminution ou une stagnation de la population. Font notamment partie de ces régions le canton du Jura, mais aussi les régions de Berne, Bienne et Bâle, ainsi que l’arrière-pays glarois. Dans la ville de Zurich, où la population a fortement augmenté durant ces dernières années, la surface construite s’est accrue bien moins qu’ailleurs en Suisse. L’expansion urbaine est la conséquence de mauvaises décisions politiques en termes d’aménagement de l’espace, et non de la croissance de la population.
Les initiant-e-s établissent de faus ses relations Etablir un lien de causalité entre l’immigration et la congestion des routes est arbitraire. Naturellement, plus de personnes nécessitent plus d’infrastructures. Mais la question centrale est plutôt: qui a besoin de quelles infrastructures? Les étrangers et étrangères parcourent moins de kilomètres pour se rendre au travail que les Suisses et ils renoncent plus volontiers à la conduite automobile. C’est ce qu’explique l’Office fédéral de la statistique (OFS), en indiquant que la plupart des étrangers et étrangères vivent en milieu urbain. D’une part, les trajets entre le travail et le domicile s’en trouvent réduits et, d’autre part, les transports publics sont plus sollicités que les transports individuels. Il est incontestable que la place dans les transports en commun est de ce fait restreinte. Mais qui se bat continuellement contre le développement des transports collectifs? Si M. et Mme Suisse se comportaient comme les étrangers en termes de m obilité, les ressources pourraient être ménagées et l’espace, épargné. Les initiant-e-s agissent de manière populiste L’affirmation selon laquelle une population croissante diminue la qualité de vie est populiste. La qualité de vie est une expression subjective. Nous supposons ici qu’un environnement intact y est lié. La situation environnementale s’est en grande partie améliorée au cours des dernières années. Malgré une population accrue, moins de CO2 a été rejeté et moins d’eau a été utilisée, la concentration de poussières fines décroît régulièrement, l’efficacité énergétique augmente et la production de déchets stagne depuis l’introduction de la libre circulation des personnes. 94% de la population résidente suisse s’estime «plutôt satisfaite», voire «très satisfaite», du paysage visible autour du domicile. L’environnement et, ce faisant, la qualité de vie ne se sont pas détériorés au cours des dernières années. |
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